LE TROIS-MÂTS BELEM EST LE DERNIER DES GRANDS VOILIERS DE COMMERCE FRANÇAIS DU XIXE SIÈCLE, ENCORE EN NAVIGATION. ​

Construit par les chantiers Dubigeon à Chante­nay sur Loire, il est mis à l’eau le 10 juin 1896

Le trois-mâts barque Belem était à l’origine un navire marchand : il réalisa à ce titre 33 campa­gnes au commerce de 1896 à 1913. Il était recou­vert à l’époque d’un seul pont principal doté de claires-voies donnant accès à une cale de 1500 m3 dans laquelle pouvaient être entreposées jusqu’à 650 tonnes de denrées et marchandises diverses, essentiellement du cacao d’Amazonie puis du rhum et du sucre des Antilles. La cuisine était la seule structure apparente sur le pont.

Racheté en 1914 par le Duc de Westminster, il fut alors transformé en yacht de plaisance et doté de moteurs. Il prit à cette époque l’ap­parence qui est pour l’essentiel celle qu’il a conservée jusqu’à nos jours, notamment avec les balustrades très caractéristiques qui ornent la dunette à l’arrière du navire.

À l’origine (1896) la coque du navire était noire avec un liseré doré. Lorsque les armements Demange Frères le rachètent en 1906, ils créent une fausse batterie (coque grise, faux sabords noirs). L’apparence actuelle du navire date de Westminster.

Les mâts aujourd’hui en acier étaient à l’origine en bois ; seul le beaupré était en acier dès l’origine à la demande de Monsieur Crouan. Remplacé en 1914 il est à l’heure actuelle un peu plus court que lors de la construction du navire.

Enfin, les superstructures du pont principal ont été installées, s’agissant du grand roof, à l’époque Westminster (1914), et du petit roof, à l’époque Guiness (après 1921) : le petit roof et le grand roof ont été rattachés l’un à l’autre pendant la période italienne. La timonerie, édi­fiée sur la dunette, date de 1984.

Navire marchand, yacht de plaisance, puis navire école, le Belem a tout au long de son histoire et de ses changements de destination conservé une apparence proche de celle de ses origines : aujourd’hui, et conformément à l’option rete­nue par la Fondation lors de la restauration du navire au début des années 1980, il a conservé dans sa présentation les apports de toutes les époques de son exceptionnelle carrière.

Le Belem navire école

La Fondation Belem décida de faire du trois-mâts un navire école lors de son retour à la mer en 1985

Le navire est aujourd’hui armé par un équipage de 16 hommes, issus de la marine mar­chande, choisis en fonction de leur aptitude à assurer la conduite du navire dans les meilleures conditions de sécurité mais aussi de leur goût pour le contact et la pédagogie, car le Belem est aujourd’hui avant tout un lieu de transmission de savoirs. Il peut accueillir 48 stagiaires. Il peut aussi être privatisé par des entreprises ou des collectivités. Le Belem est habilité par les auto­rités maritimes à naviguer en Atlantique Est, Manche, Mer du Nord et Méditerranée. Il peut sur dérogation, ce qui fut le cas pour l’Odyssée Atlantique de 2002, effectuer des voyages plus lointains, transatlantiques par exemple.

Il participe enfin régulièrement aux rassem­blements de grands voiliers : il y figure en tant qu’exceptionnel témoin de l’histoire maritime de la France, son pavillon d’origine, tout en restant le témoin de tous les pavillons qu’il a arborés au long de sa carrière et notamment du pavillon britannique qui fut le sien pendant 38 ans et du pavillon italien, pendant 27 ans.